Depuis deux ans, leur vie professionnelle a été bouleversée par la vague de l'IA générative. Récit du combat donquichottesque des traducteurs qui refusent de voir leurs métiers se paupériser, et qui dénoncent la réalité de l'impact de l'IA sur leur secteur, et plus largement sur la langue, la pensée, la culture et la société.
C’est triste mais les multinationales pétées de thunes ont réussi à prouver que globalement les gens s’en foutent des mauvaises traductions.
Les VF Disney sont lamentables depuis au moins 15 ans, avec des traductions littérales qu’on reprocherait à un gamin de sixième par moment, et depuis Windows 10 Microsoft s’est rendu compte que ça servait à rien de se casser le cul à traduire correctement, parce que tout le monde finit par s’adapter à “Disponible depuis : PC” et “Nous nous occupons de certains points.”
Alors oui, tu m’étonnes que tout le monde considère que la traduction c’est une vague arrière-pensée et ça ne doit rien coûter maintenant.
Les traducteurs professionels ne sont pas ceux qui font ce type de traduction.
Ce sont majoritairement ceux qui traduisent de longs documents techniques ou juridiques qui doivent être traduits de façon précise au risque de causer des graves problèmes. C’est pour cela que même après traduction IA, des traducteurs sont payés pour repasser derrière.
Je connais une traductrice qui bosse pour une institution internationale, spécialisée sur le nucléaire et ce n’est pas joli là-bas non plus.
Je connaissais par ailleurs une autre traductrice qui elle faisait de la littérature. Elle m’expliquait qu’une première traduction est généralement faite à pas cher. Si le livre devient un classique, alors il est retraduit. L’autre surprise dans la traduction, c’est la réécriture de certains passages. Si c’était trop mal écrit, elle réécrivait des passages entier. Pour les scènes de sexe aussi, elle m’expliquait que l’anglais se prêtant mieux à la description des actions, les scènes de sexe dans les romans sont souvent assez factuelles mais que ça ne marche pas en Français où ça devient très clinique. Elle réécrivait largement ces passages.
Mais globalement la traduction est négligée alors que c’est un boulot d’une complexité incroyable.
C’est vrai qu’il y a pas eu de gros backlash sur les trasuctions pourries, mais en même temps y a pas toujours le choix.